Nous sommes au mois de mai, la nature s’épanouit, les températures grimpent en flèche embarquant avec elles, celles de l’eau..
Les jours s’allongent, les nuits à la belle étoile, les odeurs de viandes grillées, l’activité croissante de nos belles, des sauts, à droite à gauche, les silures sont hyper actifs, la blanchaille explose la surface à la lueur de la frontale.
Bref, la vie bat son plein dans mon petit barrage…
Cette période là, je vous avoue que je la veille tous les ans, histoire de ne pas rater le coche !
Dès que l’eau avoisine les 19 ou 20 degrés, je me prépare toujours à la session post fraie, un petit encart temporel, où les poissons passent en mode rassemblement, adoptant un comportement différent, beaucoup plus agressif pour les petits mâles, et plus discret pour les femelles qui elles sont plus focalisées sur leur progéniture future..
Bref, venons-en au fait !
Déjà, il faut bien avoir repéré le moment opportun, et taper dans le mille !
On a vite fait de se planter, j’ai déjà mal jugé le moment, et mes certitudes ont été très vite réduites à néant, réduisant mes espérances du carton tant attendu, à néant, puisque forcément, je vise ça sur une session de 48 heures, et non pas un squattage des lieux en attendant le jour j !
C’est un peu la loterie sur un temps si court mon truc, mais avec une bonne dose d’observation, et de connaissance du lieu, je suis à peu prés capable de taper au bon moment si aucun élément météorologique ne vient perturber mes plans !
Dans la pratique, le petit truc qui me fait dire qu’il va falloir passer à l’attaque, est avant tout le changement évident du comportement des poissons.
Elles, qui semblent plutôt bien reparties sur la totalité du barrage, semblent ne plus être partout, difficile même a trouver et faire mordre par moment alors que tout y ‘est..
C’est ce comportement là, qui me fait dire que le moment est proche !
Taper dans le mille !
Je scrute les bulletins météos, tout est stable, température, soleil, le cocktail est parfait ! Je tends l’oreille, j’écoute ci et la, ça va frayer, ça fraie la bas etc. Tous ces indices me font dire qu’il est temps de me lancer…
Dans cette approche, il faut bien garder a l’esprit que certaines zones qui ont vu de grands rassemblement l’année X, ne seront pas forcément celle d’aujourd’hui.
J’ai en tête un carton d’une année avec une belle tournée de poisson, et l’année suivante cette même zone, dans les mêmes conditions, j’ai été obligé de la quitter au petit matin car aucun signe de rassemblement sur cette zone !alors que 24h plus tard, je totalisais une quinzaine de poissons sur une autre zone repérée a vue ! On y reviendra plus tard…
Pour arriver a mes fins, je pêche de mon bateau, comme ça je reste très mobile, et je vais la ou je pense que sont les poissons, pas de questions à se poser !
On peut pratiquer de deux façons bien différentes, soit on prépare la zone avec des amorçages en amont dans le temps, soit on se la joue pèche d’interception.
Cette deuxième est bien sure a favoriser si on ne connait pas le comportement des poissons du lac que l’on vise.
Mais, les deux sont possibles !
Une année, j’ai procédé sur une zone que je connais, a un amorçage d’accoutumance de 3 semaines a raison de deux amorçages par semaine, et plutôt copieux !
Genre 20 kilos de mélange de graines, bouillettes GARLIC & ROBIN RED PRO LINE, et pellets a chaque fois, sur une zone très proche du bord, mais sur une longueur d’au moins deux cents mètres.
Le but était qu’elles en trouvent partout, sachant que toute cette bordure est une bonne zone de rassemblement habituellement en vue de la fraie !
Comme sur des roulettes !
A mon arrivée vers 18h, bateau fixé a une station d’amarrage de jet ski, plantée au milieu de 30 mètres de fonds, me voila prêt a en découdre ! À peine la deuxième canne déposée que ma première déroule sévère !
Premier poisson à l’épuisette, je retends, dépose la troisième, et me revoilà en fond de 5, car une canne hurle de nouveau !
C’est la guerre, et à 22 heures, déjà 6 poissons de pris ! tout semble rouler comme sur des roulettes, mais la nuit comme à son habitude sur cette zone ne m’offrira aucune touche, fraie ou pas…
Mais au petit matit matin, alors que j’amorce de nouveau la zone, je ne me serai pas imaginé un tel carnage..il me reste 24h de pêche, et je poserai 26 poissons au tapis dans la journée !un véritable carnage pour moi en ces lieux.
Les deux nuits ont été stérile hormis un poisson vers 3h..mais au matin juste avant de partir, les poissons étaient de retour, et jusqu’à 11h, je crois que je n’ai jamais eu les 3 cannes sur le rod pod..
Un vrai bon coup que j’avais fait là, ou amorçage et localisation d’une zone de rassemblement post fraie, m’auront value une pêche que je ne suis pas prêt d’oublier !
Maintenant revenons au moment que je vous ai décrit plus haut, ou je me suis ramassé propre, malgré ma conviction de les trouver a tel endroit, du a mon expérience des années passées..
Erreur….
( Définition du mot Erreur : « Acte de l’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux et inversement»(lol))
Les conditions sont parfaites, je n’ai rien préparé cette année, mais je suis persuadé de me les faire !
Je fonce tête baissée sur une zone que je connais bien, et habituellement productive dans ce moment précis !je cale le cabine berge d’en face, de façon a pouvoir pêcher large, au spot, sans créer de zone de panique à chaque touche, ha oui il est sure de son coup le gars …
Bref, tout est posé en extrême bordure, une poignée d’appât par canne, j’utilise cette fois là la gamme NUTRITION de PRO LINE et toute sont eschées de petite flottante fluo du même parfum.
Je sais qu’un petit mâle croisant cette petite flottante, n’hésitera pas à la saisir ! Certes, plus par agressivité qu’autre chose.
C’est un comportement courant pendant le post fraie, et l’effet leurre joue pleinement son rôle sur ces petit mâle tout agacé par leurs hormones.
Pourquoi me direz vous, je parle beaucoup des mâles, et pas des femelles..et bien simplement, j’ai remarqué que pendant ces périodes très courtes d’euphorie, 75 pourcents de mes prises, étaient des petit mâles, tout énervés, entre 5 et 12 kg, la plupart du temps..
Est ce mon approche, qui fait que ? peut être, on va y revenir..
Ma stratégie est en place,
Mais les heures défilent, et rien ne se passe. Je déplace mes cannes, fais un poisson en soirée, mais on est loin de l’euphorie a laquelle je m’attendais.
Je sonde, tourne sur l’eau mais rien ne trahie la présence des poissons, a mon grand étonnement, cette zone habituellement hyper productive à ce moment précis, et pour le coup est quasiment stérile !
Trop de certitudes, pas assez d’observation, je vais vite le regretter..
La nuit se passe sans la moindre touche, et je n’attends qu’une chose, le lever du jour pour bouger et sauver ma pêche !moi qui étais la pour me gaver, j’en suis rendu a galérer pour faire deux ou trois poissons.
Je suis déçu, mais ça m’apprendra à vouloir pêcher sur des certitudes et non pas avec un brin d’observation sur place.
6h du matin, le cabine reprend la navigation, polarisante sur le nez, je scrute a la lueur des premiers rayons de soleil les berges, à la recherche des poissons qui, selon moi, devraient s’y trouver !
Les kilomètres défilent, je visite les secteurs que je connais, mais rien de transcendant, je repère bien quelques poissons, mais pas de regroupement franc !
Me serai-je trompé?
Pourtant tout indique que le moment est propice, je continue d’y croire !
Il n’est pas loin de midi, je visite le fond d’un bras, très encombrés, et la c’est la fête. Il y a un balai incessant de poissons qui longent la berge dans un sens, puis dans l’autre, c’est juste ce que je cherche a ce moment précis !
C’est un ouf de soulagement…
Ça ne batifole pourtant pas dans les branches, mais elles sont là !
Le timing est bon, Yes !
Je me cale, plonge les lignes a l’eau, et enfin, tout se débloque !1,2,3 touches, c’est le jour et la nuit !je pose a vue, parfois dans 50 cm d’eau, à droite à gauche, ça prend sur toutes les cannes, c’est déconcertant de facilité, tout ce que je présente est accepté, je me régale !
Par contre coté calibre on est sur ce que je disais plus haut ! Du petit mâle tout calibré !
Je me décide alors simplement, de pêcher sur 2 cannes dans les profondeurs un peu plus importantes, genre 4 mètres, voir même un peu plus, et la je suis stupéfait, car du coup je fais moins de touches, mais, en contre partie, je capture enfin quelques femelles, avec des poids qui de suite sont bien plus intéressants !
C’est édifiant, les femelles ne se mêlent pas à la foire que font tous les petits mâles, préférant rester à proximité quand même, mais un cran de profondeur en dessous, intéressant non ?
Maintenant que ma pêche est sauvée, que j’ai fait une quinzaine de poisson en 24h, il est grand temps de les laisser finir tranquillement ce qu’elles sont venues faire ici, se reproduire.
Et de toute façon quand la fraie est vraiment lancée, il est bien souvent inutile d’insister, mieux vaut profiter du spectacle et attendre que les poissons terminent leurs ébats.
Dons soyez vigilant, autant la période de fraie est parfois capricieuse et compliquée a gérer (même éthiquement parlant), mais alors le « juste avant » est carrément un des moments de l’année ou il est possible de faire de véritable carton, avec un peu de rigueur et d’observation 😉
Christophe Chapelier,
Team PRO LINE & CARPEAPPATS.